Parmi mes différents “tocs”, il y en a un que peu de personnes comprennent…
Lorsqu’on me présente un texte à lire ou un slide PowerPoint à commenter, il suffit d’une coquille typographique pour que je décroche complètement : un retour à la ligne après un déterminant, un double espace entre deux mots… Et là, impossible de m’en défaire. Immédiatement, je pars dans une chasse cynique à la prochaine erreur de forme quasi invisible. Et ce n’est qu’après quelques secondes que je me reconnecte au contenu : “Mais… au fait, de quoi parlait ce texte déjà ?”
Bref, j’ai un amour prononcé pour le respect de la typographie française. C’est pourquoi, quand je croise un texte parfaitement composé — espaces insécables bien placées autour des ponctuations doubles, majuscules là où elles doivent être, minuscules là où elles ont tout leur charme, drapeaux de paragraphes équilibrés, césures impeccables — je sais, en regardant son auteur, que nous nous comprenons… sans un mot.
Certains diront que c’est de la maniaquerie. Mais moi, j’y vois une mélodie visuelle, une musique discrète qui offre au lecteur un confort presque invisible, mais ô combien précieux, tout en honorant notre belle langue française, si riche et complexe.
Le guide ultime vers l’excellence typographique
Pourquoi cette introduction ? Parce que j’ai découvert récemment l’existence d’un guide incontournable :
Le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale.
Publié par l’Imprimerie nationale, cet ouvrage est le fruit du travail collectif de typographes, correcteurs et éditeurs chevronnés. Il compile, avec rigueur, les réponses aux questions qui font hésiter même les plus attentifs :
- Met-on un s à “millions” quand il y a un nombre ?
- Faut-il écrire Première Guerre mondiale ou première guerre mondiale ?
- Où mettre les espaces (et lesquelles !) autour d’un deux-points ?
- Comment écrire correctement les dates, les unités de mesure, les titres d’œuvres ?
Chaque règle est expliquée avec clarté et inscrite dans une cohérence globale. C’est un véritable dictionnaire typographique, normatif et rassurant.
Pourquoi ce livre m’inspire
Comme je le disais, que ce soit pour un document, une présentation ou un simple e-mail, j’accorde une attention particulière à la précision typographique. Derrière chaque signe et chaque espace, il y a une intention : fluidifier la lecture, éviter l’ambiguïté, respecter le lecteur.
Avec le Lexique des règles typographiques, je sais que d’autres partagent cette exigence. C’est une belle preuve que la forme et le fond ne sont pas à dissocier : un texte bien composé renforce toujours le message qu’il porte.
Un compagnon de bureau indispensable
Soyons clairs : ce n’est pas un livre que l’on lit d’une traite. Il s’agit plutôt d’une sorte d’outil à garder à portée de main, comme un dictionnaire, mais dédié au style et à la mise en forme.
Et, pour être honnête, j’aime ce côté “papier” pour ce type d’ouvrage. Il n’existe pas, à ma connaissance, de site en ligne qui permette de retrouver aussi efficacement la règle adaptée à chaque situation d’écriture.
D’ailleurs, j’aime feuilleter ce livre, sans but précis, pour comprendre son organisation, pour repérer comment l’information y est classée et pour découvrir quelques règles qui m’étaient inconnues(*) . Ce temps passé à l’explorer me rend plus rapide et efficace quand je dois m’y référer.
En résumé
Si, comme moi, vous aimez soigner vos écrits — que vous soyez auteur, blogueur, journaliste, graphiste ou simplement amoureux de la langue française — ce livre est une référence absolue.
À offrir, à s’offrir, et à garder toujours à portée de main.



(*) : Dernière découverte : alors que les fonctions et les titres civils s’écrivent sans majuscule (le préfet, le ministre, le pape), on met un F majuscule en parler du Führer, car comme il n’y a eu qu’un seul détenteur de ce titre, il est assimilable à un nom propre. C’est également le cas pour le Duce, le Caudillo, le Régent. Vous le saviez ?